Corriger des copies

pot de billes

C’est la pleine saison des corrections de copies, youpi ! 

 

Que ce soient des devoirs à la maison, des partiels ou des copies de concours, c’est l’horreur… Je n’ai jamais rencontré personne qui aime ça, et c’est un euphémisme. Ça prend du temps, beaucoup de temps…. Ce n’est pas intéressant… Et pendant ce temps là le reste s’accumule…

 

Mais nous voulons faire de notre mieux car les notes peuvent avoir un gros impact sur les étudiants.

 

 Il y a ceux dont il faut déchiffrer les pattes de mouche. Les copies vites corrigées car elles ne contiennent pas grand chose, mais ce n’est pas pour autant réjouissant. Celles où nous ne comprenons pas grand chose : est-ce du charabia, ou une étudiante avec une idée tellement originale que nous devrions passer encore 15 minutes à essayer de la comprendre ? Il y a celui qui brûle les étapes : un esprit rapide, ou un expert en bluff ?

 

Évidemment, s’en faire une montagne ne nous aide pas !

 

“J’aurais dû commencer avant. 

Les étudiants attendent leurs copies corrigées pour pouvoir s’améliorer et moi je traîne. 

Je m’étais bien promis la dernière fois pourtant d’aller vite et de ne pas procrastiner. 

C’est quoi mon problème ? 

Une tablette de chocolat, cinq cafés et deux paquets de cigarettes par paquet de copie, ça aide, mais ce n’est pas l’idéal pour ma santé. 

Je n’aurais jamais dû donner cet exercice, il est trop pénible à corriger, pourquoi je n’ai pas réfléchi avant ? 

Quasiment personne n’a su le faire, j’ai dû très mal expliquer en cours… Variante : tout le monde l’a réussie, j’ai posé une question bien trop facile !

Je suis sûre que tous mes collègues se débrouillent mieux que moi. 

Je n’avance pas assez vite.

C’est dommage de ne pas avoir fini alors qu’il fait si beau dehors !”

 

Cette bande son dans notre tête nous fait ressentir de la honte et du découragement, et ce n’est pas comme ça que nous arriverons à nous y mettre et à être efficace…

 

Alors que faire ?

 

La première étape est de prendre conscience de toutes ces pensées qui tournent dans notre tête. Écrivez les pour être capable de les regarder en face. Trouvez les émotions qu’elles provoquent en vous. Comprenez pourquoi elles vous empêchent de faire votre travail. Honte et découragement sont par exemple des obstacles puissants !

 

Une fois que vous avez pris conscience de ces pensées, vous en devenez l’observatrice ou l’observateur. Vous avez pris de la distance et vous avez du pouvoir sur elles. Ces pensées ont le droit d’être entendues, mais vous n’avez pas à les croire.  Vous pouvez décider de leur laisser moins d’espace et de choisir d’autres pensées à la place.

 

La deuxième étape est donc de trouver des pensées plus utiles, que vous pouvez croire et qui vous permettront de vous mettre au travail.  

 

Par exemple, penser “J’apprends à être plus efficace pour corriger les copies” me rend déterminée. “Je me demande où en sont mes étudiants” me rend curieuse. Ces émotions sont un bon carburant pour moi. 

 

Quel est votre carburant préféré pour corriger des copies ? 

 

En photo : une bille dans le pot par copie corrigée est une façon de se récompenser qui sur mon bureau a remplacé le chocolat !

Perfectionnisme et procrastination

Est-ce que vous vous êtes déjà retrouvée à attendre le dernier moment pour soumettre un article ou un rapport ? 

Cela fait un mois que vous savez que vous devez écrire ce rapport mais rien à faire, à chaque fois que vous pensez à vous y mettre vous avez plus urgent à faire, ou vous n’avez plus envie, ou vous êtes fatiguée, ou ce n’est pas le bon moment. Vous vous sentez mal, mais de toute façon vous avez encore le temps, et puis à quoi bon vous y mettre dès maintenant, ce sera plus efficace de le faire au dernier moment comme d’habitude… Mais quand même penser à ce rapport vous pourrit un peu la vie, vous y pensez, vous culpabilisez ; ça vous fatigue. Un peu comme une tâche de fond qui vous empêche de vous concentrer à 100% sur autre chose.

Le jour où vous devez envoyer le rapport arrive, et vous devez bien vous y mettre maintenant. La boule au ventre vous vous lancez dans la rédaction, vous faites de votre mieux. Pas le temps de relire à tête reposée ou de faire relire, il faut envoyer. Ou pire, vous vous y mettez un ou deux jours plus tard, en culpabilisant de ne pas l’avoir fait avant et en vous excusant platement auprès de vos collègues qui attendent le document.

Votre copie envoyée, vous vous promettez que c’est la dernière fois. La dernière fois que vous stressez autant. La dernière fois que vous passez une soirée pourrie. La dernière fois que vous faites attendre vos collègues. La dernière fois que vous attendez le dernier moment. La prochaine fois, vous vous organiserez. Parce que vous savez ce que ça vous coûte. Parce que vous êtes sûre qu’il doit y avoir une autre façon de faire, moins douloureuse, plus efficace. Sauf que… vous recommencez la fois suivante. 

Vous n’êtes pourtant pas stupide ! Comment est-ce possible de refaire la même erreur pendant des années ? Ne pouvez-vous travailler que dans la douleur ? Qu’est-ce qui ne va pas avec vous ? 

Rien du tout, en fait vous êtes parfaitement normale ! Ce comportement n’a rien de bizarre, rien de mystérieux, rien de rare. Il est même typique des perfectionnistes. Vous voulez bien faire votre rapport mais vous n’êtes jamais complètement prête. Vous n’avez pas toutes les informations. Vous n’êtes pas dans le bon état d’esprit. Vous n’avez pas assez de temps devant vous, ce serait mieux quand même d’avoir deux heures tranquilles. Il est bientôt l’heure d’aller chercher les enfants ou de faire à manger. Et puis vous êtes un peu fatiguée aujourd’hui. Et pour bien faire, il y a ce document que vous devriez relire. Ce serait bien de le faire avant de vous mettre à rédiger. Bref, les étoiles ne sont pas alignées. Ce qui se passe, c’est que vous avez peur. Vous avez peur que votre rapport ne soit pas parfait, de ne pas avoir fait assez bien, de ne pas avoir toutes les informations.. En le recevant, vos collègues vont s’en apercevoir. Ils vont vous juger. Ils vont se rendre compte que vous n’êtes pas si compétente que ça. Et cela aura des conséquences sur votre vie professionnelle. Vous ne pourrez plus cacher vos faiblesses. Tout le monde va finir par vous voir pour ce que vous êtes, et vous en avez honte. Vous vous jugez très durement.

Toutes ces émotions négatives, plus ou moins conscientes, vous paralysent.

Quand l’échéance se rapproche, la situation change : le choix n’est plus entre écrire un rapport imparfait maintenant ou un rapport parfait plus tard, mais entre écrire le rapport ou ne pas l’écrire. Et la première solution est toujours meilleure que la seconde, même si le travail est loin d’être parfait. 

Je vois de nombreux collègues autour de moi fonctionner de cette façon. J’ai moi-même été comme cela pendant des décennies…  Déjà au lycée, malgré toute ma bonne volonté, je n’ai jamais réussi à commencer une dissertation avant la veille au soir ! J’aurais bien aimé à ce moment-là savoir ce que je sais maintenant. Car cette façon de faire n’est pas une fatalité. Il y a des techniques pour ne plus faire comme cela, et je sais maintenant les appliquer. Je ne suis plus paralysée et j’ai énormément gagné en sérénité et en efficacité.

La première chose à faire est de savoir ce qui se passe dans votre tête. Explorez vos pensées avec curiosité, sans jugement. Pour cela, vous n’avez besoin que d’un papier, d’un crayon, et de quelques questions. Voici un exemple :

Pourquoi je n’écris pas ce rapport aujourd’hui ? Parce que je ne suis pas prête.

Pourquoi je ne suis pas prête ? Parce que je n’ai pas lu tous les documents.

Et alors ? Je ne peux pas faire quelque chose d’acceptable avant d’avoir tout lu.

Pourquoi ? Mes collègues vont se rendre compte que je ne connais pas le sujet à fond.

Et alors ? J’ai honte de ne pas en savoir plus.

Quel est le pire qui puisse se produire ? Explorez le scénario. Ce n’est pas très agréable de regarder nos peurs en face, mais le faire est déjà leur faire perdre une partie de leur pouvoir.

Le deuxième outil est de vous définir autrement, de changer les étiquettes. C’est bien vu en général de se définir comme perfectionniste, mais est-ce que ça vous aide, ou au contraire est-ce que ça vous dessert de penser de cette manière ? En comprenant cela, une de mes clientes a eu une idée brillante : elle se définit maintenant comme ayant le souci du détail. Être une perfectionniste la faisait se centrer sur elle-même et l’empêchait d’agir. Être minutieuse et avoir le souci du détail lui permet de se concentrer sur le travail à faire et d’avancer.  

De manière alternative, vous pouvez changer ce que veut dire être perfectionniste. Pour moi, cela veut dire maintenant faire très en avance 80% du travail. Disons que je vise un 14/20. Penser de cette manière me permet de relâcher la pression. Cette première version donne déjà un meilleur résultat qu’un travail fait au dernier moment dans la douleur… et rien ne m’empêche ensuite de revenir sur le sujet et de compléter avec un peu de recul plus tard. Le travail est fait, et je peux encore l’améliorer si je le veux. Cela m’apporte beaucoup de légèreté et de tranquillité d’esprit !

Le troisième outil est de décider à l’avance. Si vous attendez le bon moment pour vous y mettre…vous savez bien que ce ne sera jamais le bon moment. Trop fatiguée, pas la tête à ça, pas assez de temps devant vous… Décidez à l’avance quand vous allez le faire et bloquez le créneau dans votre calendrier. Le moment venu, faites le, même si vous n’avez pas envie, même si vous ne vous sentez pas prête. Prenez l’habitude de vous faire confiance et de faire ce que vous avez prévu. C’est un savoir-faire qui s’acquiert en le pratiquant ! 

Si vous avez besoin d’aide pour vous emparer de ces outils et les mettre en pratique, prenez rendez-vous avec moi pour une première conversation de découverte. Ces outils ont changé ma vie, ils changeront la vôtre !

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Email et procrastination

Le cauchemar des emails, vous connaissez ? 

Je n’ai jamais rencontré de collègue qui ne se sente pas immédiatement mal quand je lui parle de sa boite mail. Certain·e·s prennent un air défaitiste et changent rapidement de sujet. Un autre m’avoue l’air déprimé que ça ne serait pas un problème…s’il pouvait s’y consacrer à temps plein.

Il y a ceux qui traitent en continu leurs emails quand ils arrivent pendant la journée, tout en essayant de se concentrer sur autre chose entre deux messages. Il y a celles dont l’objectif est “boîte de réception : 0” à la fin de la journée mais qui n’y arrivent pas toujours. Il y a ceux qui marquent comme “non lus” les messages auxquels ils veulent répondre un jour, en laissant des milliers de messages s’accumuler dans leur boîte de réception et en rendant difficile de retrouver les fameux messages à traiter. Il y en a qui sont tellement angoissés par l’état de leur messagerie qu’ils ne l’ouvrent plus que rarement, en se demandant à chaque fois quel message auquel ils auraient dû répondre depuis longtemps ils vont découvrir… Et puis il y a toujours ce moment où vous travaillez sur un projet mais où vous avez besoin d’une information qui se trouve dans un mail, et où vous réveillez 15 minutes plus tard en train de lire vos nouveaux messages au lieu de retourner à votre tâche…

Mon problème pendant longtemps a été les emails sans date limite claire : une collègue qui vous pose une question sur un article ou un étudiant qui a besoin d’un renseignement par exemple. En lisant le message, je me disais que je n’avais pas toutes les informations en tête, qu’il fallait que je retourne lire un papier ou un document. Et puis je n’en savais jamais assez, ma réponse n’était jamais parfaite, je me sentais incompétente alors j’attendais encore un peu. Après quelques jours ou quelques semaines, je commençais en plus à me dire que j’étais ridicule de ne pas avoir répondu plus tôt et la honte s’ajoutait au sentiment d’incompétence, ce qui me poussait à procrastiner de plus belle et me maintenait dans la situation où je n’arrivait pas à répondre. A ce moment-là, rien que de penser à ma boîte mail m’angoissait !

Alors oui nous recevons (et envoyons !) probablement trop d’emails, mais comme cela ne va probablement pas changer du jour au lendemain, que pouvons-nous faire en attendant pour ne pas procrastiner ? Utiliser la méthode scientifique et trouver le bon carburant pour nourrir nos actions ! C’est ce que je fais depuis plus de deux ans pour mes emails et ça m’a changé la vie. Cette méthode n’est pas compliquée mais demande un peu de persévérance, ce qui n’est pas difficile à obtenir une fois que vous avez trouvé le bon carburant émotionnel !

Voici étape par étape ce que vous devez faire :

  1. Décidez par écrit de votre protocole email, c’est à dire de la façon dont vous allez traiter vos emails : quand les lire et y répondre, quels jours, à quel moment de la journée, pendant combien de temps, comment les classer, lesquels garder ou effacer, les filtres à mettre en place….
  2. Choisissez une période de temps (une semaine, un mois…)  pour essayer ce protocole avant de l’évaluer et de l’adapter.
  3. Trouvez quelle est l’émotion dont vous avez besoin pour suivre votre protocole et quelle pensée vous permet de créer cette émotion pour vous-même : ce sont les carburants de vos futures actions. Attention, cette étape est la plus importante !
  4. Mettez en place votre protocole : mettez les actions à accomplir dans votre calendrier, pratiquez votre pensée carburant avant chaque action.
  5. A la fin de la période de test choisie, évaluez votre protocole et votre carburant : votre pensée vous a-t-elle permis de ressentir votre émotion carburant ? Cette émotion vous a-t-elle aidée à faire les actions que vous aviez prévues ? Vos actions vous ont-elles menées au résultat souhaité ?
  6. Retour à l’étape 1 !

J’ai commencé ce travail en septembre 2018 et il a changé ma relation à ma boîte mail et plus profondément la façon dont je me sens à mon travail.  J’ai commencé par un protocole très simple, qui m’a permis de ne plus procrastiner : traiter mes messages en maximum 3 jours ouvrés. Le jeudi, je regarde tous les messages que j’ai reçus jusqu’au lundi précédent et je réponds, ou je décide quand je répondrais, je mets dans mon calendrier les événements annoncés auxquels je décide d’assister, je classe… Et surtout j’ai trouvé le carburant qui m’a permis d’agir à l’époque et a amorcé la machine : Je vais entraîner mon cerveau à répondre aux mails rapidement, ce qui me fait me sentir décidée. Cette pensée et cette émotion étaient parfaites pour moi à l’époque. Ce n’est plus du tout ce que j’utilise actuellement, et j’ai dû aller rechercher dans mes carnets pour retrouver ce que je pensais à l’origine ! Maintenant, plus de deux ans après, cette partie du protocole est complètement internalisée et sans effort. Je suis devenue quelqu’un qui répond à ses messages en maximum trois jours ouvrés… 99% du temps !

Je pourrais vous en dire beaucoup plus sur mon protocole et ce que j’ai mis en place, mais l’important c’est que vous trouviez ce qui vous convient à vous ! Que voulez-vous essayer ? Quel est votre carburant émotionnel ?

Si vous voulez que je vous accompagne dans ce travail, prenez un rendez-vous gratuit avec moi pour en parler !

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